Faut-il nouer des partenariats ou externaliser certains éléments ? Un choix stratégique pour renforcer votre business model

Faut-il nouer des partenariats ou externaliser certains éléments ? Un choix stratégique pour renforcer votre business model

L’environnement économique est en perpétuelle mutation, marqué par l’innovation rapide, la pression concurrentielle et l’évolution des attentes clients, les dirigeants doivent faire des choix cruciaux concernant leur modèle économique. 

Parmi ces décisions structurantes : faut-il nouer des partenariats ou externaliser certaines fonctions de l’entreprise ? Ces deux approches, bien que souvent confondues, répondent à des logiques différentes et ont des impacts directs sur la structure, la résilience et l’efficacité du business model.

Comprendre les deux logiques : partenariat vs externalisation

L’externalisation consiste à confier à une entreprise tierce certaines activités non stratégiques ou périphériques, dans une logique d’optimisation des coûts, de gain de temps ou d’accès à des compétences spécifiques. 

Typiquement : la paie, l’informatique, le service client ou la logistique.

Le partenariat, lui, est une alliance stratégique avec une autre entreprise pour co-créer de la valeur. 

Il peut s’agir de développement produit, de distribution croisée, d’innovation commune ou d’accès à de nouveaux marchés. 

La logique n’est pas simplement transactionnelle, mais coopérative et souvent à long terme.

La place des partenaires et des activités externalisées dans le Business Model Canvas

Dans le Business Model Canvas, deux blocs sont directement concernés par ce sujet :

  1. Partenaires clés : ce sont les organisations avec lesquelles vous collaborez pour créer, délivrer et capter de la valeur.

  2. Ressources et activités clés : ce sont les éléments que vous maîtrisez en interne parce qu’ils sont critiques pour la performance ou l’identité de votre entreprise.

Chaque choix d’externalisation ou de partenariat impacte donc la manière dont vous structurez votre proposition de valeur, vos canaux, votre relation client, vos flux de revenus et vos coûts.

Pourquoi externaliser ? Les bénéfices d’une spécialisation efficiente

L’externalisation n’est pas un aveu de faiblesse, mais un levier de performance lorsqu’elle est bien maîtrisée.

1. Réduction des coûts

Externaliser permet souvent de réduire les charges fixes en les transformant en charges variables. Cela offre une plus grande souplesse budgétaire, particulièrement utile dans les phases de croissance ou de crise.

2. Focalisation sur le cœur de métier

Libérés des activités périphériques, les dirigeants peuvent concentrer les efforts sur les activités différenciantes : innovation, relation client, stratégie commerciale.

3. Accès à l’expertise

Certaines fonctions, comme la cybersécurité ou la gestion fiscale internationale, nécessitent des expertises pointues. L’externalisation permet d’y accéder sans recruter ni former.

4. Scalabilité accrue

Dans les startups ou les PME en croissance rapide, externaliser certaines fonctions opérationnelles permet de scaler plus vite, sans attendre que l’équipe interne atteigne la maturité ou la taille critique.

Cas d’usage : une PME du e-commerce externalise sa logistique et son service client, pour se concentrer sur le marketing digital, la R&D produit et la création de marque. Résultat : une croissance plus rapide et une réduction des coûts opérationnels.

Pourquoi nouer des partenariats ? L’alliance comme levier de création de valeur

Un partenariat stratégique vise moins la réduction des coûts que l’élargissement du potentiel de l’entreprise.

1. Accélérer l’innovation

Les partenariats permettent de co-développer de nouveaux produits ou services en partageant les risques, les compétences et les ressources. C’est une approche particulièrement prisée dans la tech, la santé ou l’énergie.

2. Accéder à de nouveaux marchés

Un partenariat local peut être le meilleur vecteur d’entrée sur un marché étranger, en s’appuyant sur une connaissance du terrain, des canaux de distribution et de la culture.

3. Enrichir l’expérience client

En s’associant à d’autres marques ou services complémentaires, vous pouvez proposer une expérience plus complète ou différenciante. Exemple : une banque qui s’associe à une startup d’épargne automatique.

4. Répondre à des enjeux RSE

Des partenariats avec des associations, des acteurs de l’économie circulaire ou des entreprises sociales permettent d’intégrer des dimensions sociétales à votre business model, de manière crédible et structurée.

Cas d’usage : une entreprise de bâtiment noue un partenariat avec une startup de capteurs connectés pour proposer des bâtiments intelligents et réduire les coûts d’énergie de ses clients. Résultat : montée en gamme, différenciation et nouveaux revenus.

Les risques à anticiper

Pour l’externalisation :

  • Perte de contrôle sur la qualité ou les délais

  • Dépendance excessive à un prestataire

  • Problèmes de confidentialité ou de sécurité des données

  • Rigidité contractuelle en cas de besoin d’adaptation rapide

Pour le partenariat :

  • Conflits d’intérêts ou divergence stratégique

  • Partage déséquilibré des gains ou des efforts

  • Dilution de l’image de marque

  • Temps long de coordination et coût humain élevé

Il est donc essentiel de formaliser clairement les accords, mesurer régulièrement la performance et garder une capacité de retrait si nécessaire.

Quels critères pour choisir ?

1. Le degré de différenciation de l’activité

  • Si l’activité est différenciante ou stratégique, elle doit rester en interne ou faire l’objet d’un partenariat stratégique, mais ne doit pas être externalisée.

  • Si l’activité est périphérique ou standardisée, l’externalisation est souvent la meilleure solution.

2. La maturité du marché ou de la technologie

  • En cas de technologie émergente, un partenariat permet d’apprendre plus vite.

  • En cas de solution mature, l’externalisation offre de la stabilité et de la prévisibilité.

3. Le besoin de contrôle ou de flexibilité

  • Si vous avez besoin de garder la main sur les process, ne les externalisez pas.

  • Si vous avez besoin de réactivité ou de souplesse, évitez les partenariats trop rigides.

4. L’impact sur l’image de marque

  • Ce critère est souvent sous-estimé : si l’externalisation impacte votre relation client ou votre qualité perçue, cela peut détruire de la valeur.

  • Un partenariat, en revanche, peut renforcer votre image s’il est bien choisi.

Quelques exemples de modèles hybrides performants

– Apple : un modèle intégrateur + partenariat

Apple garde en interne la conception produit, l’UX et la stratégie, mais s’appuie sur des partenaires industriels comme Foxconn pour l’assemblage. Elle choisit aussi avec soin ses partenaires technologiques (ARM, Intel, TSMC).

– Decathlon : partenariat logistique et innovation ouverte

L’entreprise conserve sa R&D produit en interne, mais s’appuie sur des partenaires pour la production, la logistique et les innovations écoconçues.

– Tesla : contrôle total… puis ouverture

Historiquement très intégrée, Tesla commence à nouer des partenariats avec des fournisseurs d’énergie, des bornes de recharge, ou des intégrateurs logiciels pour élargir son écosystème.

Vers une approche modulaire du business model

Plutôt que de choisir entre tout faire en interne ou tout externaliser, les entreprises performantes adoptent une approche modulaire, dans laquelle chaque brique du business model est évaluée selon sa contribution à la valeur.

Cela implique :

  • De cartographier les compétences clés (ce que vous devez maîtriser)

  • D’identifier les activités reproductibles et à faible valeur ajoutée (ce qui peut être externalisé)

  • De repérer les opportunités de co-création (ce qui mérite un partenariat)

Cette approche dynamique permet d’adapter régulièrement le périmètre de l’entreprise sans en affaiblir la cohérence.

Conclusion : la question n’est pas “faut-il ?” mais “pour quoi faire ?”

Nouer un partenariat ou externaliser ne sont ni bons ni mauvais en soi. Ce sont des choix structurants, à prendre en fonction de votre stratégie, de votre positionnement et de votre modèle de création de valeur.

Posez-vous les bonnes questions :

  • Cette activité est-elle stratégique ou standard ?

  • Ai-je intérêt à la maîtriser, ou à l’optimiser ?

  • Puis-je créer plus de valeur à deux que seul ?

  • Quel est l’impact sur l’image, la qualité, la réactivité ?

Les dirigeants les plus agiles ne cherchent pas à tout internaliser ni à tout déléguer. Ils savent construire un écosystème d’excellence, fondé sur des relations claires, alignées et évolutives. C’est là que se joue la vraie résilience du business model à long terme.

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